Georges de Peyrebrune
Victoire la Rouge

Réédition intégrale du texte de 1883

"…Cependant, vers la fin du bal, elle n’y tenait plus […] Et sa jupe sautait par bonds jusqu’à ses jarretières ; ses hanches sautaient, et aussi sa poitrine et son chignon, qui lui dévala tout à coup sur ses épaules. Sa crinière rouge, lâchée par le fichu, enfla autour de sa tête. Elle suait, elle soufflait ; mais il semblait qu’elle fût possédée […] elle ne lâcha pas que les musiciens, qui se tordaient, n’eussent raclé, tout de travers, la dernière mesure… Alors la Victoire s’arrêta, trébuchante et tendant les mains pour se retenir de tomber ou de tourner encore. Mais tout le monde s’écarta pour le plaisir de la voir s’affaler, ce qu’elle fit. Bientôt ramassée, elle prit sa course si vite, malgré sa graisse, que les mauvais gars qui la suivaient pour la huer, ne virent plus rien quand ils furent dehors, et beuglèrent aux étoiles le méchant sobriquet dont ils l’avaient baptisée : ils l’appelaient : la Rouge !"

Née en 1841 à Sainte-Orse (Dordogne), fille non reconnue de Georges (le prénom qu’elle utilisera dans son nom d’auteur) Johnston, d’une famille de riches négociants bordelais, et de Céline Judicis, Marie Mathilde Georgina Elisabeth de Peyrebrune reçoit le nom de son hameau natal. Enfant précoce et douée, elle fait ses études dans une institution religieuse à Périgueux et s’éveille très tôt à l’écriture. Après quelques années d’un mariage malheureux, elle monte seule à Paris au lendemain de la guerre de 1870, y ayant noué des contacts littéraires, et bientôt s’y fait publier et acquiert une réelle notoriété. Au total elle écrit une trentaine de romans, dont Marco (1882 Victoire la Rouge (1883), Les Ensevelis (1887) et Le Roman d’un bas-bleu (1892). Républicaine, dreyfusarde, elle s’engage aussi dans un certain féminisme et fait partie du premier jury du prix Femina en 1905. Mais les temps changent et vient la guerre. Elle meurt dans la pauvreté et l’oubli en 1917. .




George de Peyrebrune, Victoire la Rouge. 8 illustrations de Simone Gaillard. 180pp., 18,50€

Vous trouverez aussi cet ouvrage dans toutes les bonnes librairies.

Bon de commande Retour au catalogue