La Vienne des années 1990 après la chute du rideau de fer. L’auteur, qui fut lui-même en poste à cette époque à l’ambassade de France en Autriche, raconte la rencontre d’un attaché commercial français avec un ancien fonctionnaire du ministère des finances local, dont le début de la carrière s’est déroulé à Moscou au temps du traité d’Etat, qui en 1955 libéra l’Autriche de l’occupation étrangère. Le Dr. Hatschek convainc son jeune ami de s’associer avec lui pour créer une société d’export-import travaillant avec les anciens pays du Comecon, mais lui-même est rattrapé par son passé. La ville de Mozart, de Strauss et du « Troisième homme », mais aussi de Thomas Bernhard et d’Elfriede Jelinek, sert de cadre à cette histoire aux multiples péripéties, dont la fin sera tragique.

"C’est aujourd’hui mon anniversaire. Sophie m'a offert une veste autrichienne, grise, au col vert sombre sans revers (les Autrichiens n'aiment pas les revers, ils en ont trop connu, comme dirait l'Aiglon), aux boutons de corne ronds et plats. Oskar (il fait grand cas de son k, signal de sa conception en pays nordique), une vie de Haydn, illustrée, belle comme une vie de saint. Moi aussi, je me suis fait à moi-même (oui, mon vieux Blaise, je sais, le moi est haïssable) un cadeau. J'ai commencé d'écrire ce journal."