MARSTRAND - Histoire d'une île - page 65

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Mais voyons d’abord comment Gyldenlöwe avait réussi à conquérir
Marstrand.
Le siège de Marstrand en 1677
Björlin
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fournit les données suivantes sur le siège:
« A l’époque le fort de Carlsten se composait de la tour carrée
mentionnée plus haut, entourant une cour protégée de murs et à son tour
enfermée par des palissades. La ville était protégée en outre par les fortins de
Malepert, Hedvigsholm et Gustavsborg ainsi que par deux blockhaus. Avec
l’armement de Carlsten on peut estimer à près de 200 canons le nombre de
bouches à feu disponibles contre les assaillants norvégiens. Le commandant de
la place était un vieux colonel, Anders Sinclair, un homme courageux, qui
cependant ne put pas faire grand chose compte tenu de la situation à l’intérieur
du fort. Selon un rapport la garnison était seulement de 400 hommes ».
Au commencement de l’année ce nombre avait été deux fois plus élevé.
Mais l’hiver sévère avait fait beaucoup de victimes. Toutes les réserves s’étaient
épuisées et les soldats avaient dû ici comme en d’autres lieux aller « nus sur les
remparts ». Le bois avait totalement manqué. En de telles circonstances il était
tout à fait naturel que les maladies augmentassent jour après jour. « La misère
dans laquelle je dois voir mes gens se débattre tous les jours », avait écrit un des
chefs de compagnie à la fin du mois de janvier, « est impossible à décrire. Les
uns disent qu’ils sont en train de geler tout vifs, d’autres demandent à grands
cris des rations, mais personne n’en reçoit plus. Le reste divague dans le vertige
causé par les fièvres brûlantes, si bien que je doute de voir la compagnie s’en
tirer, sauf si Dieu nous aide tout spécialement ». Déjà à la fin d’avril la garnison
avait été réduite au total à 440 hommes, dont cependant plus d’une centaine
était malade. Finalement au commencement de juin un convoi de subsistances
était arrivé au fort. Mais son stock de médicaments, acheté pour un coût global
de 20 thalers d’argent, était tout-à-fait insuffisant. Les conditions commencèrent
pourtant ensuite à s’améliorer à cause du temps plus doux qui se manifesta.
Le 20 juin Gyldenlöwe débarqua à Koön avec ses gens et y fit sa jonction
avec le détachement venu par voie de terre à travers le Bohuslän. Sa force
rassemblée, qui prit ses quartiers à « Långedalen » - la longue vallée - (au
dessus du cimetière de Koön), allait jusqu’à 5.000 hommes. Pendant que le
camp était monté, Gyldenlöwe envoya un trompette au fort pour inviter le
commandant à se rendre. Celui-ci répondit aussitôt en présence de tous ses
officiers « qu’il n’y avait là aucun fort à livrer mais que si les Danois, quand ils
le jugeraient bon, en faisaient la demande, alors il leur serait préparé le genre de
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Johann Gustav Björlin (1845-1922) officier suédois, député au Riksdag et auteur d’ouvrages
historiques
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