MARSTRAND - Histoire d'une île - page 177

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cousins suédois, régulièrement poursuivis depuis, Internet aidant. Si la
connaissance réciproque du français et du suédois fait aujourd’hui défaut,
l’anglais, que tous les Suédois parlent couramment, est l’indispensable
lingua
franca
permettant, il faut l’espérer, que les relations entre cousins se perpétuent.
En 2012, Patrice, deuxième fils de Hjalmar, a organisé une course de voiliers
Deauville-Marstrand remportée par
Sangalie II
chaleureusement accueilli dans
l’île du grand-père Axel.
Gérard (1929-2011), féru d’histoire et
de généalogie, a consacré à la Suède et aux
Egnell depuis l’origine le premier volume de
sa série « A la recherche de mes racines ». Il y
évoque Marstrand en ces termes :
« Marstrand, 5 heures du matin
« Je suis assis sur le balcon de la maison
natale de mon grand-père, au bord du quai. Il
fait jour depuis quelque temps déjà et la
journée s’annonce magnifique : l’air est vif et
léger, mais il fera chaud tout à l’heure ;
mouettes et cormorans planent lentement près
de moi. Quelques bateaux passent devant
Koön : ils seront plusieurs centaines tout à
l’heure, voiliers, yachts ou simples barques à passer et repasser devant la
maison, emmenant famille et amis se promener dans l’archipel ou se baigner
dans les rochers ; pas de compétition, pas de bavardages inutiles, simplement la
joie d’être ensemble, sur l’eau…
« Miracle de l’été à Marstrand !
« Lorsque j’étais enfant, Marstrand sonnait comme un monde
merveilleux. J’y suis allé souvent depuis, mais chaque fois le même
émerveillement me saisit. Une fois [ce fut] l’hiver, quand tout est nuit et froid ;
bien sûr, c’était austère ; personne ne se promenait sur le quai ; les boutiques
étaient pour la plupart fermées, mais l’air était bien de Marstrand, et l’intérieur
des maisons lumineux et chaleureux. J’ai pensé alors aux hivers de nos ancêtres,
dans les forêts d’Östergötland, où la lumière n’existe plus, surtout quand il n’y a
pas de neige, où les fermes sont séparées de plusieurs kilomètres les unes des
autres, où derrière chaque arbre pouvait surgir un troll…
« Que pouvait être la vie dans ces fermes, tout le monde se serrant autour
de la cheminée ?
« Ici, à Marstrand, c’était bien autre chose : malgré la nuit, le froid, nous
sommes tous proches les uns des autres, et la mer est là, toujours vivante, et puis
la semaine prochaine les jours rallongent. Et d’ici là on fêtera la Sainte-Lucie…
« Vous l’avez compris, j’aime Marstrand… »
Gérard Egnell
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