MARSTRAND - Histoire d'une île - page 174

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arborant toujours sa casquette blanche de capitaine, quand il part pour une
promenade en bateau, par exemple le tour du phare de Pater Noster, vigie à
l’entrée du Kattegat. En 1954, il emmène en bateau son fils Hjalmar et son petit-
fils Erik, pour qui ce voyage est la récompense d’un brillant premier
baccalauréat, jusqu’à Lysekyl, l’excursion qu’affectionnait Oscar II quand il
séjournait à Marstrand.
Cependant une mini-attaque cérébrale – due peut-être à la consommation
immodérée d’alcool, il portait toujours sur lui une flasque de cognac et en usait
largement – le laisse diminué. Son dicton favori est alors : « On ne peut pas être
et avoir été. » Il n’en récite pas moins à l’occasion à son petit-fils Erik, qui
étudie la langue d’Homère au lycée, des vers de
L’Iliade
en grec
: « Il viendra le
jour où périra Ilion la sainte… » Quand le même Erik est emmené par ses
parents à Venise en 1955 pour célébrer son deuxième baccalauréat, il les rejoint
(pour déjeuner toujours) à Sirmione sur le lac de Garde, un lieu de villégiature
enchanteur jadis chanté par le poère romain Catulle et fréquenté alors par la
Callas. Mais la détérioration de sa santé s’accélère. Vers la fin de 1956, il
apprend la mort de son frère Bertil à Marstrand. Trois mois plus tard, il s’éteint
à Lugano, où il a fait appeler ses quatre enfants, le 20 février 1957 (sa sœur
Sigrid lui survivra jusqu’en 1971). Il est enterré à Auberville, près de Marie-
Thérèse, dans le superbe caveau de marbre noir qu’il avait fait construire pour
eux deux, séparé par un rideau d’arbres du bord de la falaise dominant la mer.
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