MARSTRAND - Histoire d'une île - page 79

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Chapitre 7
Carlsten comme prison
Jadis et encore jusqu’au milieu du
XIX
e
siècle, le fort de Carlsten était
considéré comme un endroit horrible à
habiter réservé à tous les criminels du pays.
De fait l’expression « travail à Marstrand »
subsiste encore aujourd’hui, témoignant de
ce que la construction du fort représentait
pour celui que la loi punissait d’une
condamnation à ce type de travail en raison
de ses actes criminels. Et il suffisait de bien
peu autrefois pour que quelqu’un déplaise
politiquement avec comme conséquence son emprisonnement à Carlsten. De ce
fait le fort de Marstrand fut un lieu carcéral très fréquenté, une sorte de Bastille
à la suédoise.
Mais les Suédois n’ont fait que suivre l’exemple donné par les précédents
occupants de l’île. En 1730, quand Marstrand était encore danoise, Sa Majesté
Royale Frédéric I
er
décréta
« que celui qui a sciemment trompé ou qui a contre la foi ou la promesse donnée, sauf
en cas d’incapacité ou d’insuffisance de moyens dues à des circonstances contraires et
fâcheuses, que le Juge, à l’occasion d’Ordonnances antérieures précises, aura suffisamment
distinguées, mis en faillite, causé des pertes à, ou compromis la situation de, ses Créanciers
eu égard au bien à lui confié en bonne Foi, sera sans indulgence aucune, comme les autres
Faussaires et Escrocs, marqué universellement de honte et d’infamie, et, attaché au poteau
des Faillis et des Escrocs dressé avec l’inscription appropriée, exposé publiquement deux
heures sur la Place ou le Marché public, à un moment de fréquentation, pour expier sa honte
en donnant ce spectacle infamant, et de plus, selon la nature du crime, sera puni de prison ou
de travail à Marstrand ».
Le décret royal sur le Grand tarif des douanes de 1724 contient même un
paragraphe imposant aux visiteurs et aux marins d’un navire arrivant dans un
port suédois une grande précision dans leur déclaration de douane, ajoutant
:
« Une déclaration incorrecte ou la moindre omission seront punies l’une comme
l’autre de 7 passages au Pilori (Gatulopp) et de 3 ans de travail à Marstrand ».
La loi cherchait aussi à faire respecter l’autorité des maîtres sur leurs
domestiques, ainsi qu’en témoigne ce qui suit:
« Si un serviteur injurie un maître, l’amende que la loi prévoit en cas
d’injure sera
quadruplée, plus Un an de travail à Marstrand ».
Cellule de prisonnier
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