MARSTRAND - Histoire d'une île - page 85

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Dans les papiers du pasteur Glasell se trouve aussi une condamnation à
mort signée du roi Charles XIV Jean [Bernadotte], ainsi rédigée:
« Décision de Sa Maj. Roy. concernant le prisonnier Johanes Bramberg, détenu au
fort de Carlsten, qui a selon ses aveux confirmés par les circonstances réussi à fabriquer Dix
unités de faux Billets, dont un à Deux (Rdr B:o), 1 à 16 c.s. à l’imitation des billets émis par
la Banque permanente du Royaume et le reste à 1 (Rdr B:o) à l’imitation des billets du
Comptoir du Trésor, avec l’intention de les faire passer pour des billets légaux, ce qu’il a
réalisé partiellement, en conséquence de quoi il a été condamné par la Cour Royale,
conformément aux Décrets Royaux des 2 mai 1747 et 3 juin 1792, à perdre la vie et à être
pendu.
Sa Maj. Roy. s’est laissé dans sa Grâce présenter les documents de cette affaire, ainsi
qu’une lettre signée du commandant du fort de Carlsten envoyée de Bramberg, et approuve la
décision équitable et fondée en droit de la Cour Royale. Ceci vaut pour humble exécution.
Au château de Stockholm le 5 juin 1830
Charles Jean ».
«
Celui qui contrefera ce billet sera pendu
» était la mention courte et
claire figurant sur les vieux billets de banque, et c’est un fait que la sévérité de
la justice dans le passé a été considérablement plus marquée qu’aujourd’hui, à
en juger par ce que nous disent les vieux actes de Carlsten. De nos jours on ne
pend pas un gars pour avoir falsifié 15 couronnes!
En 1854 tous les prisonniers de Carlsten furent transférés à Göteborg
(Nya Älvsborg, Skansen Kronan, Vieille Caserne), parce qu’on craignait
l’implication de la Suède dans la guerre de Crimée alors en cours : Marstrand
avec ses abords furent mis en état de combat. Ainsi se termina le rôle séculaire
de Carlsten comme fort-prison.
Quelques prisonniers illustres à Carlsten
A celui qui a lu le récit de la captivité du baron Trenck
30
, du comte de
Monte-Christo ou de Silvio Pellico
31
et des tentatives d’évasion que l’amour de
30
Frédéric, baron de Trenck, né le
servit d'abord dans l'armée
prussienne. Il fut aimé de la princess
sœur de
; leur
liaison ayant été découverte, le roi l'enferma dans une étroite prison (1745). Il parvint à
s'évader, se réfugia à
où il se fit aimer d'une princesse russe ; puis à
où il
recueillit l'héritage de son cousin, après avoir abjuré le
Étant rentré en Prusse
pour affaires de famille (1753), il tomba entre les mains du roi qui le retint pendant dix ans
prisonnier à
Il put néanmoins épouser la princesse après la mort du roi en 1786.
Celle-ci, qui l'avait attendu plus de quarante ans, s'éteignit peu après. Le baron de Trenck vint
e
au commencement de la
et fut arrêté sous l
comme émissaire
secret du roi de Prusse. Bien qu'il se fût déclaré partisan du nouveau régime, il périt sur
1...,75,76,77,78,79,80,81,82,83,84 86,87,88,89,90,91,92,93,94,95,...194
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