MARSTRAND - Histoire d'une île - page 25

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dits Bohuslän et Viken. Nous interdisons aussi, sous peine de notre royale vindicte et colère, à
tous, quels qu’ils soient, mais particulièrement à nos prévôts et fonctionnaires, vis-à-vis de
nos dits citoyens de Marstrand ayant notre dite faveur et grâce, de restreindre ou faire
restreindre leur activité, de les tourmenter, de les menacer, de les traiter injustement, aussi
longtemps qu’ils jouiront de ladite Notre faveur.
Fait à Oslo, juillet 1442
Cent ans plus tard la pêche au hareng devint exceptionnellement
productive et pendant la dernière moitié du XVI
ème
siècle Marstrand fut au
centre de cette activité. On peut facilement juger des progrès de la ville pendant
cette période si l’on considère que Marstrand disposait alors de deux
bourgmestres, un bailli, un syndic et dix
conseillers municipaux. Cette époque
fut le grand moment de l’histoire de la ville, vue sous l’angle de la richesse et de
la puissance, mais en même temps on dit qu’il ne se trouvait pas dans le Nord
une ville plus « impie », s’il faut en croire les chroniqueurs. Il sera parlé plus
longuement de la
pêche au hareng dans le chapitre qui lui est spécialement
consacré.
Comme le rendement de la pêche diminuait autour de 1590, la richesse et
l’importance de Marstrand commencèrent à décliner. Des incendies éclatèrent et
ravagèrent la ville à plusieurs reprises, comme ce fut le cas en 1586, où tout ce
qui était construit fut réduit en cendres. Cependant les privilèges promulgués
par Frédéric II furent à nouveau confirmés par Christian IV en 1599, et quand la
rivale de Marstrand, Kungälv, fut dévastée par la guerre en 1612, celle-ci reprit
le premier rang pour une longue période. En août 1643 se produisit un nouvel
incendie, qui une nouvelle fois ne laissa rien debout. Pour « aider la ville à se
remettre sur pied », selon les mots employés, le gouverneur de la Norvège,
Hannibal Sehested, réussit à persuader les rois Christian IV et Frédéric III
d’accorder à Marstrand un certain nombre de nouveaux privilèges comme
l’exonération d’impôts, le droit d’utiliser des navires de guerre en temps de
paix, la dispense de péages pour ses propres marchandises, le sel, le vin et l’eau-
de-vie, une aide de toutes les églises du Danemark pour la reconstruction de ses
églises. La dîme des évéchés de Tjörn, Solberga et Torsby fut affectée à la
reconstruction de l’école (cette dîme est perçue encore aujourd’hui); tous les
lieux de pêche de la zone s’étendant jusqu’à Lysekil furent rattachés au district
de Marstrand, un pour cent de la valeur de toutes les marchandises à l’arrivée et
au départ fut perçu pour la construction de l’hôtel de ville, du pont de bateaux et
des rues. Le bourgmestre et les conseillers municipaux reçurent le privilège de
la vente des boissons dans toute la province en même temps que la dignité de
« maîtres des caves de la ville ». A ces largesses de la haute autorité s’ajoutaient
des droits plus anciens et cinq « années de liberté » ainsi qu’un certain nombre
d’avantages pécuniaires moins importants. En contrepartie des avantages ci-
dessus mentionnés les citoyens de Marstrand s’engagèrent à construire tous sur
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