MARSTRAND - Histoire d'une île - page 34

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La ville libre de Marstrand
Six mois seulement après la promulgation du décret royal de Gustave III
instituant un port franc à Marstrand, le Collège du Commerce annonçait des
dispositions
plus
précises,
purement
administratives,
concernant
l’administration de la ville et les matières y attenant.
Marstrand, y était-il indiqué, malgré sa nouvelle situation de cité libre et
autonome, n’en resterait pas moins une ville suédoise soumise à toutes les lois
en vigueur en Suède, mais la ville aurait sa propre administration, que les
responsables semblent avoir créée en s’inspirant des lois et statuts des
républiques italiennes ayant qualité de Porto Franco.
Ainsi était élu par les habitants un Conseil municipal, qui en tant
qu’« ancien de la ville » était habilité à trancher toutes les affaires. Le nombre
de ses membres était fixé à 24 (l’effectif actuel de l’organe municipal est de 20),
dont six étaient soumis chaque année à réélection. Dix-huit membres du conseil
devaient être suédois de naissance, les autres pouvant être étrangers, dès lors
qu’ils possédaient des biens d’une valeur de 1.000 riskdals ou qu’ils avaient
séjourné sur place deux ans.
Sans négociation avec le conseil municipal le « magistrat » n’avait le
pouvoir de décider aucune mesure, et, dans les cas les plus importants, la
décision devait être soumise à l’assemblée générale des habitants. Le magistrat
devait surveiller le respect des lois suédoises, tandis que le commandant de la
forteresse de Carlsten tel un gouverneur général, avec des instructions
semblables à celles données pour la nouvelle colonie de Saint-Barthélemy dans
les Antilles obtenue par la Suède de la France en échange du titre de baron et de
la qualité d’ambassadeur perpétuel accordés par Gustave III à Erik Magnus de
Staël pour lui permettre d’épouser mademoiselle Germaine Necker, fille du
ministre des finances de Louis XVI, était responsable de l’ordre public, sur
place et dans les îles avoisinantes, en particulier de la surveillance douanière.
De plus, à l’époque où le colonel Müller était commandant à Karlsten, cet
officier avait autorité sur toutes les forteresses de la côte ouest, y compris même
les ouvrages de défense de Göteborg et de Nya Älvsborg [La Nouvellle
Älsborg].
En même temps des mesures radicales étaient prises pour couper
totalement Marstrand de toutes communications avec le monde extérieur.
L’entrée du port était bloquée et gardée par des équipes de surveillance,
disposant de bateaux et de canots à rames, s’appuyant sur deux postes fixes, à
Malepert et à Kvarnholmen. En outre étaient détachés des « visiteurs » en
faction à Koön et à Klöverön pour empêcher l’introduction frauduleuse de
marchandises depuis Marstrand. Un patrouilleur spécial croisait en permanence
dans le détroit central (Midtsund) entre Koön et Instön, et sur l’île de Marstrand
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