Descendre la Volga - page 94

SAMARA
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présentées en musique. Il s’agit bien sûr de boire chaque verre « do dna » (prononcer dadna),
c’est-à-dire « d’un trait » ou plus vulgairement « cul sec ».
Après le dîner, retour au divertissement intellectuel avec la projection du film de Josée
Dayan « Raspoutine », où Gérard Depardieu est merveilleusement à son aise dans ce
personnage de moine truculent et inspiré, alternant guérisons miraculeuses et scènes de
beuverie ou de coucherie. Sa bedaine est à l’honneur et il s’en donne à cœur joie. Le film
s’ouvre tragiquement sur la séquence émouvante de l’exécution de la famille impériale, alors
réfugiée à Ekaterinbourg, réveillée en pleine nuit, conduite à la cave, recevant lecture de sa
condamnation à mort, froidement et sauvagement abattue sur place. Raspoutine, sauvant le
tsarévitch d’une fièvre que les médecins désespéraient de guérir, avait gagné le cœur de
l’impératrice Alexandra et de toute la famille. Son hostilité à la guerre lui avait valu l’inimitié
de la haute aristocratie liée à l’armée. Le jeune et beau prince Youssoupov eut toutes les
peines du monde à en venir à bout. Finalement son cadavre énorme fut jeté dans la Neva. Est-
ce d’avoir joué ce rôle lui allant si bien qui a amené son illustrissime interprète à choisir la
Russie pour échapper au fisc français ?
La dégustation de vodka à bord
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