Descendre la Volga - page 103

VOLGOGRAD
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Nikolaïevitch Wrangel. Les forces
dirigées par
et
sous le commandement de
reprennent la ville en octobr
.
En avril
la ville fut renommée Stalingrad (« la ville de Staline »). Ce
changement de nom va dans le sens du renommage (on ne saurait parler à l’époque de
rebaptiser) des villes aux noms des dirigeants
durant la période soviétique. On ne
sache pas que le secrétaire général du parti ait eu des attaches préalables particulières avec la
ville, mais un nom évoquant si crûment le régime impérial, même si ce n’était qu’une
coïncidence, puisque nous avons vu que la véritable étymologie était différente, ne pouvait
que disparaître. Staline fut peut-être le premier cadre révolutionnaire à donner son nom à une
ville de son vivant. Kalinine en est un exemple ultérieur et il fit mieux que son prédécesseur
dans cette distinction puisque deux villes reçurent son patronyme : Tver devint Kalinine et
Kœnigsberg fut appelée Kaliningrad, le nom qu’elle garde encore aujourd’hui, chef-lieu de
l’enclave du même nom séparée du reste de la Fédération de Russie par la Lituanie. On a vu
que Sverdlov partage le privilège d’avoir donné son nom à deux villes, mais, dans le cas de ce
dernier, ce fut après sa mort.
Stalingrad après la bataille.
Après son arrivée au poste de
en
lança l
de la ville à qui son nom avait été donné. C’est ainsi qu'un
centre industriel et un centre de
erroviaire et fluvial y virent le jour. Durant la
— appelée « Grande Guerre patriotique » en Union soviétique —, à l’été
1942, Stalingrad devint le centre de la nouvelle offensive allemande. L’acharnement de Hitler
à la prendre tenait aussi à son nom. Considérée comme l'une des batailles décisives de la
guerre contre les forces de
elle fut aussi l'une des plus coûteuses en vies humaines de
l’histoire militaire.
Les forces allemandes atteignent la ville le
Les destructions opérées par
l’aviation et l’artillerie de l’assaillant transforment les combats en un véritable corps à corps
au milieu des ruines où il perd l’avantage de sa supériorité technique. La résistance farouche
des défenseurs sous les décombres de la ville permet de préparer la contre-offensive. Les
attaquants pris à revers, encerclés et soumis à leur tour à forte pression capitulent le
En termes de pertes humaines, environ 250 000 soldats des
ainsi que
480 000 soldats soviétiques trouvèrent la mor
t
3
,
sans compter le nombre toujours inconnu de
civils tués, ni celui encore plus élevé des blessés. Il y avait 520.000 habitants au départ, il n’en
restait plus que 32.000 à la fin des 200 jours de combat. La ville fut pratiquement anéantie,
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