VOLGOGRAD
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du jour, une mère éplorée, Piéta soviétique, pleure sur le corps de son fils tué au combat. C’est
l’ascension finale par un chemin étroit montant à flanc de colline alternativement vers la
gauche et vers la droite (zigzaguant serait un mot inapproprié pour un endroit aussi solennel),
bordé des tombes des combattants les plus méritants (j’ai identifié un « sniper » grâce à
l’inscription sur la dalle – snaïper -, une race particulière parmi ces combattants, que nous
retrouverons ce soir). Et c’est l’arrivée au pied de la Mère-Russie (ou Mère-Patrie, en russe
Rodina-Mat
). Avec ses 85 mètres, elle est plus haute que la
à New-York. Mais cette
dernière la dépasse grâce à son piédestal. Dimension mise à part, elle fait plus penser à la
Liberté de Delacroix qu’à celle de Bartholdi – elle n’éclaire pas le monde mais elle invite les
patriotes au combat -, sauf que, chastement vêtue de bas en haut, elle n’offre pas au regard un
sein nu : il est vrai que c’est la Mère Russie qui ne peut se permettre ce que s’est permis la
Liberté française. Pour les amateurs de chiffres, indiquons qu’elle est formée de 5.500 tonnes
de béton et 2.400 tonnes de métal ; l’épée mesure 10 m et pèse 14 tonnes, tandis que la partie
suspendue du
pèse 250 tonnes (le tout en chiffres ronds, ce qui est pardonnable quand
on arrive à ces quantités). Depuis le point haut où nous sommes, nous jetons un regard
circulaire sur l’immense ville. On aperçoit tout près une cathédrale aux bulbes dorés : l’Eglise
orthodoxe a voulu s’associer à ce pèlerinage du souvenir conçu par un régime athée et, Dieu
ayant aujourd’hui repris ses droits, offrir un lieu d’asile et de prière aux patriotes croyants.
Notre passage n’y étant pas prévu, il ne reste plus qu’à entamer la descente par un chemin
derrière la sainte colline, raide mais court, au bas duquel nous retrouvons le car qui l’a
contournée pendant que nous la gravissions.
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La Mère Russie (ou Mère Patrie)
