ASTRAKHAN
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domaine du khan Sapak. En 1395 la ville fut détruite par Tamerlan. De
à
elle fut
la capitale d'un
(royaume)
issu de l'éclatement du territoire de la
En
les Russes menés par Ivan IV conquièrent le khanat et y installent un khan fantoche.
Une révolte éclate, mais elle est réprimée et le khanat est purement et simplement annexé par
la Russie en
un fort ou kremlin étant construit sur la rive gauche. En
la province
résiste à un assaut du khanat voisin de
A la fin du « temps des troubles », au début de l’été 1614, c’est à Astrakhan que se
réfugiera l’ataman cosaque Zanucki, y amenant la tsarine Marina, veuve des deux « faux »
Dimitri, le premier tenu pour vrai par les tenants de la thèse de Serge de Witt, le second
imposteur patenté, et le tout jeune Ivan, fils du second. Pris de vitesse par les forces loyales au
nouveau tsar Michel Romanov, il s’enfuira vers le Kazakhstan avec ses protégés, mais les
fugitifs seront surpris et capturés sur les bords du Iaïk (ancien nom du fleuve Oural). Ramenés
à Moscou, Zanucki sera empalé, Ivan, âgé de trois ans à peine, étranglé, et Marina finira ses
jours en prison.
La région, qui faisait partie du
en est détachée par décision
de Pierre le Grand en 1717. Astrakhan devient alors pour plus de 200 ans la capitale du
(1717-1928). Pierre le Grand vient deux fois à Astrakhan : il y
transfère l’amirauté des mers du Sud, jusque-là établie à Kazan. Donnons encore une fois la
parole à Alexandre Dumas qui s’arrêta longuement à Astrakhan :
« Quand on suit dans l’histoire les efforts que fit Pierre I
er
pour s’assurer non
seulement la suprématie sur la mer Noire et la mer Caspienne, mais encore la possession
complète de ces deux mers, on demeure convaincu qu’il était rempli de cette grande pensée de
rendre à Astrakhan son ancienne splendeur en forçant les produits de l’Inde à passer dans ses
Etats. Lui-même se rendit à Astrakhan, lui-même étudia celles des embouchures du Volga qui
étaient navigables et qui couraient le moins de risque de s’ensabler. »
On peut penser que c’est la conscience de la dimension de son empire, caractérisée par
la Volga au long cours, qui inspira à Pierre, vaincu par Charles XII à Narva, son mot célèbre :
« A force de me battre, il m’apprendra à le vaincre » ; un siècle plus tard, Alexandre I
er
aura le
même réflexe lorsque la Russie sera envahie par Napoléon.
Mais les réformes modernistes du grand tsar féru des manières occidentales ont du mal
à passer : ainsi les hommes refusent de se faire raser. Pour conserver leur mode de vie les
habitants vont même jusqu’à envisager l’établissement sur place d’une république cosaque.
Pierre doit envoyer son lieutenant Boris Cheremetiev, qui prend et mate la ville ; le même
Cheremetiev rejoindra son souverain et l’aidera à battre Charles XII à Poltava ; mais il aura
vis-à-vis du grand tsar un autre mérite : durant ses campagnes en Livonie, il a recruté une
domestique balte, que Pierre prendra pour épouse et qui sera l’impératrice Catherine I
ère
; le
tsar modernisateur ayant décidé de donner à sa noblesse des titres occidentaux, Cheremetiev
sera le premier comte russe.
Sous la domination russe Astrakhan prend de l’importance, s’étendant sur onze îles du
lit de la Volga. Elle devient un centre de commerce important. S’y établissent notamment des
commerçants arméniens. Le produit local n° 1 est le sel, séché et recueilli dans le delta.
D’Orient les caravanes apportent les fourrures, les parfums, la soie. Ses pêcheurs vont
chercher l’esturgeon qui abonde dans la Caspienne et la ville devient la capitale mondiale du
caviar. La même Caspienne fournit aussi dans son sous-sol le pétrole, exploité depuis Bakou
en Azerbaïdjan, qui est transféré par péniches sur la Volga jusqu’en Russie centrale. Le port
se développe tout au long du XIX
ème
siècle.
La voyageuse française,
fait une description pittoresque
d’Astrakhan lors de son voyage en 1840 avec
C’est elle qui a donné son nom à
(sans « h »), une
de jeune agneau
et à une variété de
Le manteau d’astrakan est devenu un produit de réputation mondiale, mais
