Descendre la Volga - page 126

LE DELTA DE LA VOLGA
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Lituaniens sous influence polonaise c’est-à-dire catholique, et dont le grand-duc Jagailo ou
Jagellon épousera une princesse polonaise catholique.
Ayant perdu sa fonction avec la dislocation de la Horde d’Or, Batu Saraï, fut détruite
plusieurs fois entre la fin du
e
et le
e
et disparut définitivement e
lorsque
conquit le
moins chanceuse que son homologue
Bakhtchisaraï (le palais de Bakhtchi), dont les vestiges près de Simféropol , y compris la
célèbre fontaine chantée par Pouchkine, sont arrivés jusqu’à nous.
Depuis lors, tandis que la conquête russe s’étendait sur les deux bords de la Caspienne,
le delta pacifié a pu voir se développer sans encombre son double rôle de voie d’eau ouverte
au trafic maritime et de repaire d’esturgeons.
Un « erik » du delta
Après notre dernier déjeuner à bord, nous sommes partis pour le delta cette fois sous la
conduite d’Anna. Nous allons rouler longtemps. Nous traversons d’abord des quartiers
périphériques, à l’allure déshéritée, où l’on devine que le niveau de vie n’est pas celui des
habitants du centre. Mais nous voilà dans la steppe. Alexandre Dumas, partant pour la
Kalmoukie, où l’attend l’abominable thé, écrit : « La steppe à cela de commode que pour la
parcourir il n’est pas besoin de routes tracées. Les légères ondulations du terrain y sont si
insensibles, que l’on peut les franchir en voiture et que l’on s’aperçoit à peine des montées et
des descentes ; la voiture roule sur une couche épaisse de bruyère, et l’on n’éprouve pas plus
de secousses que si l’on roulait sur un tapis de Turquie. » Progrès aidant, nous roulons sur la
route bitumée, que nous quitterons cependant avant d’arriver à notre hameau de destination,
sans tapis de bruyère mais en n’étant que modérément secoués sur le chemin de terre, à la
différence de ce qui nous attendait sur l’eau, comme on verra.
Steppe ou non, le paysage est très vert et il y a beaucoup d’arbres. Par endroits le sol a
jauni, mais c’est naturel, nous sommes à la fin de l’été. Le soleil haut dans le ciel fait de la
nature une immense émeraude. Mais voici que l’émeraude cède au saphir : nous franchissons
un bras du delta. Sur le panneau indicateur, sous le nom propre de la voie d’eau traversée, le
mot «
ERIK
». Comme Erik est mon prénom, je suis intrigué ; mais autres bras d’eau, autres
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