ASTRAKHAN
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Kazanskiya Priporodnaïa Bogoroditsa, Mère de Dieu apparue à Kazan, jeune mère attentive et
grand fils debout fixant le monde. C’est la Vierge de Kazan que Koutouzov promenait sur le
front des troupes avant d’affronter Napoléon. Elle est ainsi entrée aussi dans notre histoire.
Après la traditionnelle visite du jardin public juste en face avec au bout le combattant
tenant son fusil chargé…de pigeons, flanqué pour plus de sûreté de deux bombardes aux
gueules munies de sacs poubelle, une fois salué le monument aux cosaques d’Astrakhan,
défenseurs de la patrie (étaient-ils de ceux qui au retour de Moscou en 1812 harcelaient la
Grande Armée ?), le groupe se scinde. Michet et Gérard décident de rentrer à pied au bateau
en traversant la vieille ville. Elena emmène le reste, dont je suis – je suis depuis mon enfance
et ne m’en suis pas trop mal trouvé – au marché aux poissons dans le nord du centre-ville. Par
les vitres du bus nous apercevons de vieilles maisons de planches aux toits de tôles, certaines
à base de pierre, d’autres plus huppées avec pilastres montant jusqu’aux étages supérieurs.
Mais nous voilà à destination, tout le monde descend et nous entrons dans la halle en brique,
où à notre droite contre le mur se dressent jusqu’aux verrières laissant entrer la lumière du
jour des bibliothèques de poissons, debout et alignés, tête en bas ou tête en haut ; à leur pied
des cartons sur une rangée de tables contiennent ceux qui n’ont pas trouvé place sur les
rayons. L’allée centrale, plus traditionnelle de présentation, est réservée aux produits déjà
conditionnés et notamment aux boîtes de caviar - ikra ; nous en trouvons de toute sorte :
brochet, saumon etc. et nous en garnissons le sac au logo des Délicatesses d’Astrakhan ;
l’esturgeon (ocetr, ou bélouga pour la grande espèce), hors de prix, n’est là qu’à titre de
curiosité ou pour oligarques en goguette. Ressortant par le fond, découvrant une église de
brique au minuscule unique bulbe d’or surmonté de la croix de Saint-Serge, nous sommes
confrontés aux mamans tziganes chacune porteuse de son marmot. Mais Elena nous rappelle :
il est temps de rentrer. Nous revenons par le superbe quai à balustrade et réverbères de fonte,
au bout duquel apparaît la silhouette glorieuse du « Russ ».
Le quai de la Volga à Astrakhan
A l’ouest d’Astrakhan, au cœur de la steppe, se trouve une autre république sujet de la
Fédération, la plus méridionale du bassin de la Volga, la république de Kalmoukie (capitale :
