IOCHKAR OLA
66
l’extinction des feux, que le chef d’orchestre Laurent Goossaert avait, entre autres
performances à son actif, conduit l’Orchestre National de l’Opéra de Iochkar Ola. Bravo à ce
Flamand de France d’avoir su mener son monde à la baguette sur les rives de la Kokchaga
comme sur celles de l’Aa !
Un illustre habitant de Iochkar Ola
Le car nous dépose à proximité d’une vaste esplanade, Katia est là qui nous accueille,
nous avançons et soudain quelle n’est pas notre stupéfaction : Disneyworld est sous nos yeux,
un Disneyworld à la russe avec ce qu’il faut d’églises à bulbe, mais pas seulement : de l’autre
côté de l’eau, l’eau qui forme un large bassin doté à nos pieds d’un parc à pédalos attendant
leurs capitaines (Hollande est loin !), c’est Amsterdam et ses façades à pignon qui s’allonge
jusqu’à l’horizon, tandis que près de nous palais et jardins sont à l’italienne, surveillés par
Laurenzo di Medici, mais oui ! Laurent de Médicis en personne. Feu Alexis II, patriarche de
toutes les Russies, debout au milieu de ce décor fantastique, semble le surveiller : je
m’enquiers auprès de Katia : non, il n’y est pour rien, il est seulement venu ici en 2007 un an
avant sa mort et il a érigé le pays des Maris [mariy-èl] en éparchie (évêché orthodoxe). Les
grands travaux qui ont abouti à cet extraordinaire paysage urbain sont le fait du président de
la république des Maris, Leonid Igorievitch Markialov, réélu aux élections régionales de la
veille avec 57% des voix (j’imagine qu’il appartient au parti Russie Unie). Comment a-t-il
payé tout cela ? Notre guide s’avoue incompétente sur le sujet, imagine qu’on a pris l’argent
partout où on l’a trouvé, mais pense qu’on a fait des dettes. Même au fond de la forêt
cisvolgienne les mauvaises habitudes n’ont pas été longues à se propager. Et cela continue : le
« palais des doges » est toujours en construction. Apparemment Vladimir Poutine, qui a
d’autres soucis en tête, ne s’inquiète pas d’avoir un président mégalomane et même
mégalomaniaque en charge sur les bords de la Kokchaga.
