Descendre la Volga - page 70

IOCHKAR OLA
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Katia nous apprend en nous le présentant qu’une des gloires locales est le poète Sergueï
Tchavaïne, qui en 1906 écrivit
Le Chêne
, un de ses morceaux les plus célèbres.
« Parmi les champs sur une haute colline,
Comme un preux des temps jadis, solitaire,
Etait un chêne immense, déployant
D’épais rameaux au-dessus de la terre… »
Un peu plus loin, Lénine, encore lui, exilé dans une clairière latérale, étend son bras
protecteur sur les enfants lancés dans leurs petites autos. Quand nous revenons, ayant dûment
marché jusqu’au terme de la promenade en ligne droite, les musiciens et le père de la
révolution ne sont plus que des ombres dans le crépuscule. Nous rentrons de nuit et
retrouvons avec plaisir notre navire richement éclairé (quel contraste avec ces hôtels où on se
crève les yeux pour lire dans sa chambre le soir !). L’ancre est levée aussitôt. Nous ne
verrons pas Kouzmodémiansk et ne pourrons adresser nos prières aux saints patrons des
médecins et des pharmaciens.
Les saints Côme et Damien à Disneyworld sur Kokchaga
Le soir à bord, c’est notre tour à Abeille et à moi d’inviter chez nous nos amis pour
l’apéritif. Les provisions faites à Nijni Novgorod étaient destinées à cela. Chacun se tartine
joyeusement ses toasts au caviar de brochet. Je me dis intérieurement et sans doute tous se
disent aussi que cette vie sur l’eau tranquille, avec son confort généreux et son lot quotidien
de découverte, est la vraie vie qui devrait ne jamais finir. Mais nous avons encore de beaux
jours devant nous.
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