MOSCOU ET LE CANAL MOSCOU-VOLGA
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Continuant de descendre vers la Moskova, saluant le maréchal Joukov montant la
garde devant le musée de l’Armée – comme le fait son homologue Joffre à Paris devant
l’Ecole militaire -, et passant à droite du vaste temple antique, jadis Manège impérial, devenu
Centre d’expositions, nous longeons l’Université sous le regard de son fondateur
Lomonossov, puis, laissant Dostoïevski à ses pensées sur l’autre bord de la chaussée,
obliquons dans la rue Arbat, ressuscitée grâce au capitalisme, piétonnière, entre ses des
rangées de vieilles maisons (dont celle qu’habita Denis Davydov, le créateur des groupes de
partisans harcelant la Grande Armée durant la retraite de Russie) aux façades flambant
neuves, nous heurtant aux hommes-sandwichs (un métier pour nos chômeurs ?) vantant les
produits de la mondialisation. J’achète à un kiosque un plan – que dis-je, un plan ? un atlas de
poche à 128 pages - de Zlatoglavnaïa Moskva (Moscou à la tête d’or). Nous arrivons au café
Hard Rock, tout près du gratte-ciel stalinien (qui fut l’emblème de Moscou – le reste-t-il ? -
comme la tour Eiffel l’est de Paris) abritant le ministère des Affaires étrangères (ou MID
Ministierstvo Innostrannykh Diel) et celui du Commerce extérieur (ou MVD Ministierstvo
Vnetchnoï Torgovli), un endroit que j’ai souvent visité quand j’étais attaché commercial à
l’ambassade de France en URSS dans une vie antérieure, où nous avons rendez-vous avec
notre groupe. Nous avons une demi-heure d’avance, il aura une heure de retard. Après le
déjeuner, Abeille et moi remontons l’Arbat avec Michel et Marie-Claude, bifurquons à
gauche vers le Nouvel Arbat, passons une demi-heure au Dom Knighi (Maison du Livre), qui
fut construit durant mon précédent séjour, où j’avais fait l’acquisition des œuvres complètes
de Pouchkine en huit petits volumes reliés, et où cette fois je m’attarde à la section Histoire,
découvrant notamment une traduction russe de l’
Histoire de la Révolution et de l’Empire
de
Thiers. Nous repartons sous la pluie en direction du musée Pouchkine que nous finissons par
atteindre, visitant les salles de sculptures et de peintures classiques mais négligeant la galerie
des impressionnistes. Un rapide coup d’œil sur la cathédrale du Christ-Sauveur, d’où sortent
fidèles et visiteurs chassés par l’heure de fermeture, nous nous engouffrons dans le métro
Kropotkinskaia, descendant aux entrailles de la terre. C’est l’heure de pointe et nous sommes
serrés à la japonaise. Changement à Okhotniy Riad (Rangée de chasse) par couloir souterrain
pour Teatralnaia, ces deux stations formant avec Place de la Révolution (Plochtchad
Revolutsiy) le pôle central du métro de Moscou. A Teatralnaia, nous reprenons la ligne verte
en direction de Retchnoï Voksal.
En touristes sur l’Arbat