MOSCOU ET LE CANAL MOSCOU-VOLGA
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seins nus, le corsage replié sur la jupe (c’est ça, la liberté, la pudeur soviétique ne semble pas
en avoir été choquée !), procèdent à un lâcher de colombes.
Le monument à l’amitié soviéto-hongroise
Munis d’une carte de dix voyages (utilisable par plusieurs en se la repassant de la main
à la main après avoir franchi le tourniquet) que nous présentons comme un passe Navigo à
l’écran ad hoc pour lecture, nous abordons l’escalator. En ce lieu périphérique, nous n’avons
pas à descendre très profondément. En ce milieu de matinée il y a peu d’usagers. Nous nous
asseyons sur la longue banquette latérale et regardons défiler les stations : Vodniy Stadion
(Stade nautique), Voïkovskaia, Sokol, Aeroport, Dynamo, Bielorusskiy Voksal (Gare de
Biélorussie), Maïakovskaïa, Tverskaïa, Teatralnaïa (anciennement Sverdlovskaïa, en mémoire
de Iakov Sverdlov, le chef communiste qui aurait ordonné l’exécution de la famille Romanov
réfugiée à Ekaterinbourg, renommée par les Soviets Sverdlovsk), où nous descendons.
Cherchant à nous orienter quand nous débouchons à l’air libre, nous nous heurtons
d’abord à un pan de muraille en brique brune envahie de mousse, sans doute un reste de l’
« enceinte de Saveliev », du nom de l’architecte à qui Boris Godounov confia la construction
d’un rempart destiné à protéger le Grand Faubourg ou la Ville Blanche aux environs
immédiats du Kremlin contre une éventuelle attaque des tatars de Crimée ( mais le khan
Guireï, plus tard chanté par Pouchkine dans
La Fontaine de Bakhtchisaraï
choisit de se
tourner contre les Polonais). Je souhaite visiter l’église catholique de Moscou, Saint-Louis des
Français, construite sous Catherine II, reconstruite en 1836 sous Nicolas I
er
par l’architecte
italien Giliardi, dont j’ai découvert l’existence grâce à Mme Sophie Hasquenoph, auteur de
Les Français à Moscou en 1812
(quand j’étais en poste à Moscou au temps de l’URSS athée,
je n’en avais jamais entendu parler, j’ai su depuis que, sans avoir été officiellement fermée,
elle était quasiment à l’abandon, privée de son clergé victime des persécutions de l’époque).
Elle est située sur la Malaia Loubianka (Petite Loubianka). Nous la découvrons, avec son
